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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 17:07

bas-fonds

 

VISCÉRALE

 

Trois jeunes femmes en marge de la société, survivent, livrés à eux-mêmes, imbibées d'alcool, dévorant comme des chiennes des raviolis en conserves, s'insultent entre-elles par des grognements repoussants dans un appartement HLM dévasté, aux murs effrités et vaseux, le sol jonché de canettes de bières, d'excréments et de détritus divers. Affalées sur un lit au matelas sale et défoncé, puis un canapé qui n'a plus ce nom, lobotomisées par la diffusion en boucle, de films pornographiques sur un téléviseur orné d'un imposant phallus en latex, dans cet univers glauque, elles sont là, les trois furie repoussantes qui patauges dans l'immondice de leurs êtres désœuvrés. Complètement abruties, elles décident de braquer une petite boulangerie, qu'elles saccage puis violente la boulangère, humilie et tue son mari d'une décharge de chevrotine. Le trio infernal est composé de la grosse dominatrice à la repoussante sauvagerie hyper-violente, chef de meute, MAGALIE (Valérie NATAF) aussi laide que ses vociférations abjectes, la petites sœur attardée pleines de crasses, voleuse de chiens, MARIE-STEPH (Ginger ROMAN), la blondasse paumée femme de ménage, BARBARA (Noémie LE CARRER) celle qui ramène l'argent à la maison (le doux foyer), amante de la chef. Inspiré d'un fait divers, survenu en Auvergne à SAINT-JUST-SAINT-RAMBERT en 2002, puis d'un article du journal LIBERATION du 19/11/2005 au titre "Magalie, chef de clan, prête à tuer pour 30 euros", ce troisième long métrage (68 minutes) de ISILD LE BESCO (Demi-Tarif 2003 prix LOUIS-DELLUC, Le Marais 2005, Charly 2007), au plan large (35 mm), caméra à l'épaule, images minimalistes aux prises de sons insupportables, atteint les fonds de poubelles, par sa volonté semble t'il de choquer le spectateur par l'ignoble, qui peut être surpris par cette libre déchéance cinématographique sans concessions à la pureté formelle. Une œuvre radicale pas banale, entre-couper de la voix-off d'ISILD LE BESCO elle même, récitant des PSAUMES de DAVID sur fond d'images d'arbres, d'eau qui coule, de ciel. "Le sujet du film était dans ma tête, il vient de ma vision des gens, et du monde" c'est ainsi que la réalisatrice artiste-peintre, qui actrice fut hypnotisée au fond des bois, définie peut-être son film. Elle s'intéresse, dit elle à "ceux qui n'ont pas suivi le cours naturel des choses", les marginaux, les exclus du Monde contemporain, parce que "leur idée première n'est pas de réussir et avoir une vie parfaite" et faire un film sur "des personnages qui sont comme de la viande". Ce déballage filmique de misère "sociale" n'est pas si fantasmé comme certains critiques le suggère. L'épilogue c'est la prison, pour le trios diabolique. On assiste à la rédemption de la tueuse MAGALIE qui trouve D. entre les murs, arborant un crucifix autour du cou au tribunal, d'où retentit leurs condamnations, qui prend fin sur la déclamation du cantique de DAVID (psaume 23). Un film brut de rage sans fond.

 

Bas-Fonds

LES TROIS BOUTS DE VIANDE

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