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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 14:10

Iboga, vision du monde invisible.

 

L'ESPRIT DE LA FORÊT

 

Première partie : Ces deux êtres fantomatiques, un Ngworékara (Abambo) errant avec son nez allongé, accompagné d'une espèce de créature végétale décharnée, L'Dedzengui, tous deux esprits de la grande forêt du Gabon, peuvent être perçus par des visions du monde invisible à l'issue d'une séance d'initiation rituelle très secrète où l'on mange (Mwignidyga Mabola) une plante puissamment magique qui nettoie et élargit la conscience à d'autres réalités : L'Iboga (Ebôghê). Découverte en 1860 par l'explorateur et médecin de la marine française, Marie-Théophile Griffon du Bellay (1829-1908), cet arbuste pouvant atteindre deux mètres de haut, pourvu de fleurs jaunes ou beiges rosacées produisant des fruits ambrés très vifs, ovoïdes de 10 centimètres à la saveur sucrée, pousse principalement dans les sous-bois de la jungle tropicale de l'Afrique de l'ouest équatoriale du Gabon (Gabâo) ainsi qu'au centre de la Guinée et du Sud-Cameroun. Il est prisé pour son écorce jaunâtre de ses racines, "le bois sacré", au goût amer, considérée comme un tonique psychoactif du système nerveux et musculaire, aphrodisiaque sexuel à l'occasion, mais surtout recherchée pour la redoutable substance qu'il contient, L'Ibogaïne, un puissant alcaloïde réputé pour ses vertus thérapeutique en médecine traditionnelle (corps-âme-esprit) et utilisé depuis des millénaires pour provoquer des extases psychédéliques et visionnaires parmi les membres d'un culte ancestral d'une étrange société secrète : Le Bwiti. Dans l'histoire, les premiers hommes Pygmées (Babongo) itinérants de la forêt originelle, détenaient le pouvoir pratique du culte de l'Iboga qu'ils transmirent par contact inter-ethnique à d'autres tribus forestières. La diffusion de cette tradition au clan des Apinzis, tribu du Gabon central, théorisa le Disumba, première branche ésotérique de l'arbre Bwiti, la voie mystique d'Eboga par excellence. Disumba c'est le nom spirituel de la grande Mère nourricière, la profonde forêt, qui allaita de sa sève le premier homme noir (Nzam), le père géniteur naturel de tous les ancêtres (guide), identifié par la suite au visage (masque) multiple de l'être suprême indifférent (Nzambé), commandant de tous les totems (Jengi), protecteur des communautés et personnifié dans l'arbre-fétiche (Ntsilo), le gardien du village des brousses figé à l'intérieur de la colonne centrale tutélaire (Gvenga Gn'enganza) de la case (Nganza) commune des peuples casaniers, le corps de garde des ancêtres, véritable temple magique des morts. Le Disumba est un ensemble de rites religieux et collectifs très précis qui forme la cohésion sociale du clan mis en pratique exclusivement par les hommes. Ce rite de passage qui cause la fortification de l'identité masculine par l'intégration du cercle, a pour objectif d'entrer en communication avec les âmes (morts) des anciens descendants pour demander par leurs connaissances, la protection et les conseils (lois) à suivre dans les événements et les incidents de la vie quotidienne, l'harmonisation hiérarchique du groupe organique. L'invité aux esprits, enivré de bois sacré, peut par l'intermédiaire des ossements vénérables des chefs (Byeri), de masques ou de statuettes fétiches incarnées par les puissances ancestrales, accédé à l'intermonde mémorable des aïeuls vers les cieux surnaturels, l'état d'Iboga, où l'invisible et le secret lui sont révélés à ses sens, ses yeux brillants dans la nature trans-historique des liens du clan. La recherche et le questionnement sur la réalité transcendante de l'essence des récits mythologiques fondateurs de la famille écologique et de sa receptabilité par l'expérience intime de l'initié absorbé dans une plante suprême et unique (éboga) aux propriétés relationnelles exceptionnelles à l'égard des forces métaphysiques, enfante la deuxième branche de l'arbre Bwiti au sein du clan de la tribu des Misôkô (Mitsogho) du sud, la voie clairvoyante et médicinale, le Misoko, où l'initié en tant d'individu récite par la parole lors de sa décorporation, l'expérimentation ibogaïde de la face cachée de son être profond dévoilé par le discernement des trois temps de sa vie à l'intérieur des deux sphères de l'existence (in-visible) et de leurs corrélations réciproques, démasquant devant ses yeux brillants, miroir de sa nature céleste, ses ennemies du plan astral (Évus-Nnem), divulguant les secrets maladifs de l'héritage familial, découvrant les mauvaises actions de faute contre les interdits, déséquilibrant l'initié qui entreprend la grande renaissance (Meyaya) libératrice (Bo-Hete) de la guérison existentielle de son âme, pour remonter vers l'origine en s'unissant dans l'énergie primordiale émanée de l'être suprême (Nzambe). Le Bwiti-Misoko est la voie bwétée de l'iboga médical la plus retenue des occidentaux en mal de bien-être. Les doctrine ritualistes et ésotériques d'une société secrète Bwiti gabonnaise reste mystérieuse et inconnue au profane, n'étant jamais écrite mais transmise par l'Iboga dans le vécu de l'initié et de son éducation oral par le questionnement sur la conformité des contenues symboliques de ses visions qui le rapproche du Bwiti. L'initiation (Nyima) est une épreuve personnelle approuvée par une science secrète et mystique. Le savoir de l'invisible, c'est l'Iboga lui-même.

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