Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 15:23

Incendies (2010)

 

ROUGE SANG

 

Au canada, après la mort de leurs mère, Jeanne (Mélissa DÉSORMEAUX-POULIN) et son frère jumeau Simon MARWAN (Maxim GAUDETTE) écoute la lecture de son testament, énoncé par le notaire LEBEL (Rémy GIRARD), dont elle était la secrétaire, qui leurs remets deux enveloppes, l'une destiné à un père qu'ils croyaient mort, et l'autre à un frère inconnue, dont ils ignoraient l'existence. Cette mère Nawal MARWAN (Lunbna AZABAL) qui était enfermée dans son silence depuis plusieurs Années avant sa mort, leurs a laissé une vieille photos portrait de sa jeunesse sur fond d'inscriptions en arabe, une croix chrétienne et son ancien passeport, seuls indices de sa demande mystérieuse. Jeanne accepte et entreprend un voyage au Moyen-Orient, face à son frère réticent un premier temps, pour accomplir les dernières volontés d'une mère dont ils ne connaissent pas le passé. Leurs quêtes d'identités vont les conduire vers de nombreux secrets enfouis au-delà de l'imaginable. L'horreur la plus pure. INCENDIES (2010) est un film du réalisateur québécois DENIS VILLENEUVE (MAELSTÖM (2000), POLYTECHNIQUE (2009) qui s'ouvre sur une scène ou des enfants sont terrorisés, leurs têtes rasées par des soldats, sur un tube-musical lancinant du groupe culte RADIOHEAD (you and whose Army), le commencement d'un récit saisissant qui ne laissera personne indifférent, agrémenté d'une somptueuse photographie de paysages et de déserts. Un long-métrage (130 minutes) réaliste sur la guerre, ou le lieu  n'est pas nommer. Cependant on devine qu'il s'agit de la JORDANIE, et d'AMMAN sa capital, puis de la guerre civil qui régna au LIBAN de 1975 à 1999 que VILLENEUVE ne mentionne jamais. <Le film traite de politique, mais demeure aussi apolitique.> s'est ainsi que le cinéaste québécois définit cette absence dans son film, qu'il veut être comme un message universel. Tout en adaptant directement l'œuvre de l'auteur et metteur en scène de théâtre Canadien WAJDI MOUAWAD (né au LIBAN le 16 octobre 1968), l'une de ces pièces, la deuxième d'une trilogie de recherche sur les origines (LITTORAL (1997), FORÊT (2006) et peut être du roman VISAGE RETROUVÉ (2003). Le texte d'INCENDIES (2003) s'inspire en partie de faits réels, le combat d'une femme : l'héroïne de la résistance libanaise SOUHA FAWAZ BECHARA (SUHA BISHARA). Née à BEYROUTH en 1967, d'un père typographe et communiste (PCL), d'une famille chrétienne grecque orthodoxe et laïque, étudiante en génie civil à l'université, elle s'engage au FRONT DE LA RÉSISTANCE NATIONALE LIBANAISE (FRNL) groupe communiste révolutionnaire, puis à l'âge de vingt et un ans tente d'assassiner le 7 novembre 1988 en tirant à bout portant avec un pistolet MAKAROV PM (9mm) modifié, le Général et chef de l'armée du LIBAN-SUD (ALS milices chrétiennes-pro-israéliennes), ANTOINE LAHAD, chrétien MARONITE, pendant la troisième guerre du LIBAN (1982-1990). Elle fut emprisonnée  dans la prison clandestine de KHIAM (Al-Khiyam) pendant 10 ans et sera libérée le 1 septembre 1998 et remise au comité international de la croix rouge (CICR) suite à une importante campagne international. L'existence de l'ALS prendra fin le 24 mai 2000. Pendant sa détention, "La fiancée du LIBAN" a façonnée toutes sortes d'objets a l'aide de bouts de tissus, de papiers, des chapelets avec des noyaux d'olives. Elle vit actuellement a GENÈVE, a étudié l'hébreu moderne à PARIS, toujours militante communiste (MCR). Le film quand à lui, malgré quelques longueurs et invraisemblances apparentes, est un bouleversant voyage, une tragédie efficace pour "couper le fil de la colère" (opération israélienne<RAISINS DE LA COLÈRE> du 11 avril 1996 ?) qui se transmet de génération en génération, par un pardon quasi-mystique qui n'existe qu'au cinéma. Un choc violent ! On n'oubliera pas de sitôt, la courageuse "Femme qui chante".

 

incendies Denis Villeneuve

Lunbna AZABAL (incendies 2010) 

 

Souha BECHARA  RÉSISTANTE : ma vie pour le liban  éditions JC LATTES paris (2000),   moyens-métrages documentaires : PORTRAIT D'UNE RÉSISTANTE (SOUHA, survivre à l'enfer) de RANDA CHAHAL SABBAG (2001),   "KHIAM" de KHALIL JOREIGE et JOANA HADJITHOMAS,  Le reportage de la télévision suisse-romande du 26 octobre 2006 (TSR.VIDEO) "SOUHA, retour au pays du HEZBOLLAH"  Livres :  Antoine LAHAD  "L'Œil DE LA TEMPÊTE"  éditions ESTELLE GOLAN (2004),   KHIAM, prison de la honte  Véronique RUGGIRELCO   L'HARMATTAN (2003), Bechir GEMAYEL ou l'esprit d'un peuple  Sélim ABOU éditions ANTROPOS (1984), Général (2s) Alain PELLEGRINI "un été de feu au liban" éditions ECONOMIA, Amine GEMAYEL l'offense et le pardon GALLIMARD (1988)  

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : the visionnaire
  • : Arts et Mystères initiatiques
  • Contact

Recherche