LA GRÂCE
C'est par la lecture d'une partie du chapitre 34 (4-7) de JOB, le livre poétique du TANAKH, que commence la grande épopée cosmique de THE TREE OF LIFE (2011) "l'Arbre de Vie". Un Big-Bang d'images fabuleuses se succède sur fonds d'envolées musicales grandioses, le début d'un voyage mystique au coeur des Origines de la vie. Les planètes surgissent de l'univers en ébullition. La création sur terre se développe sous nos yeux. Les éléments s'entrechoquent après qu'un Météor (la Grâce entraînée part la chute) frappe la terre. Les volcans en mouvements explosent leurs laves. Le déferlement des vagues Océaniques tanguent les méduses par milliers. C'est le début de l'évolution de toutes les espèces, des poches gazeuses explosent sous un ciel de plomb. Le monde progresse et les créatures se multiplient en toute liberté. Un dinosaure s'éprend de compassion pour un de ces congénères apparemment plus faible que lui. Le soleil et ses reflets joue un ballet transperçant, entre les eaux, les montagnes, les arbres des forêts. il est le fil conducteur de toute cette fresque d'une beauté fulgurante. puis il y a la Mère (Jessica CHASTAIN) qui apprend le décès d'un de ses trois enfants, mort peut'être à la guerre du VIÊT-NAM (1959-1975). C'est son fils cadet, il avait 19 ans. Comment peut'on survivre à cela ? le deuil est t'il possible ? qu'est-ce-que la vie ? Nous découvrons, l'Aîné, JACK (Sean PENN), architecte, tourmenté et perdu aux milieux des Buildings de verre et d'acier, la nouvelle forêt du monde moderne, NEW-YORK, se souvenir et s'interrogé sur la signification de son enfance, quarante années plus tôt, parmi sa famille installée dans une banlieue pavillonnaire du TEXAS dans l'Amérique profonde des années 50, les O'Brien. Jack, alors adolescent (Hunter Mc CRACKEN) est élevé en même temps que ses deux frère de 8 et 10 ans, par un père (Brad PITT) ancien officier de l'Armée, cadre dans une usine, à la personnalité autoritaire et patriarcal, aliéné de lui même, souvent absent et éduquant ses enfants par la dureté de la force, celle du plus fort. La famille O'Brien est croyante et entièrement baignée des règles d'un puritanisme Chrétien et religieux. Jack prend ce père trop rigide, comme modèle (l'identification) exemplaire, puis l'affronte en ennemi. il est partagé entre se Mère, généreuse et aimante, son père, éxigent et obnubilé par la réussite, troublé par un frère pacifiste et serein, et un troisième, très effaçé. il est révolté par le mensonge (apparent) du message biblique et de la figure du père qui s'y rattache. C'est la perte de l'innocence. THE TREE OF LIFE (2011) d'une durée de 2h18, est une oeuvre cinématographique monumentale, écrite et tournée par le réalisateur Américain, véritable mythe vivant de l'histoire du cinéma, TERRENCE MALICK, son cinquième et nouveau films après ses quatre chef-d'oeuvres : LA BALADE SAUVAGE (1973), LES MOISSONS DU CIEL (1978), LA LIGNE ROUGE (1998), LE NOUVEAU MONDE (2005). il signe, lui le traducteur du philosophe Allemand Martin HEIDEGGER (1889-1976), "Le principe de raison" (1957), fils d'un père Nestorien (Chrétien d'Orient), un long-métrage inspiré, une fresque universelle pleines de fragments métaphysique comme les branches d'un arbre à la puissance contemplatif et Visionnaire, proche de la peinture impressionniste. Une fable spirituelle sur le sens de la vie, ponctuée de plusieurs Requiems des compositeurs : John TAVENER (1489-1545), Hector BIERLOZ (1803-1869), Zbigniew PREISNER (1955), la quatrième symphonie de Johannes BRAHMS (1833-1897), la toccata et fugue en Ré mineur pour orgue de Johann Sebastien BACH (1685-1750) entre-autres, l'histoire d'une famille qui touche l'éternité. La mise en scène de cette intrigue est miraculeuse de beauté. Une méditation sur la Grâce et la nature : "Tu m'as parlé à travers elle, à travers le ciel et les arbres, avant que je sache que tu existais. Quand t'es-tu penché sur mon Âme ?" dit Jack s'adressant à D.
La nature serait une perfection divine, corrompue par le regard (jalousie) dominateur de l'homme, qu'il s'approprie par la force. Le résultat de cette violence, déchire et s'épart l'homme de cette nature. Seule la Grâce surnaturelle (la Mère en lévitation), essence authentique de la nature non-voilée, non déifiée (le soleil), peut, par sa gratuité, sa légèreté (l'amour) transcendée cette rupture hostile pour atteindre l'être, le vrais Dieu : la vie, la lumière émanée, l'harmonie et l'alliance parfaite entre l'univers et ses créatures. C'est l'épouse, la bonté qui calme la puissance du désir sauvage de l'homme. Les signes perfectionnés et antagonistes du combat des hommes et de la nature, cette friction horrible, sont cet appel. Tous réunis, ils forment un tout, comme la scène final de ce grand film, ou la plage bercée par les eaux infinies (le paradis de l'enfance retrouvée), est le lieu de la réconciliation transcendantale de toutes les espèces vivantes. Les Âmes libres d'exister par eux même, l'amour se connaissant : L'ORIGINE. "sans amour la vie passe comme un éclair" dit la Mère, Mme O'Brien (Jessica CHASTAIN) habitée par la Grâce (charité en GREC) entourée de ses deux soeurs, (la foi et l'espérance) annonçant la fin des hostilités, le passage du deuil. Cette méditation, aux symbolismes subjectifs, sans prosélytisme, sur la nostalgie de l'enfance perdue, puis retrouvée, à l'esthétique artistique pleines de sensations, Autobiographique, appuyée par les Voix-Off murmurées de ses protagonistes convaincus, à pourtant été, hué et sifflé au 64 ème festival de CANNES 2011 ou elle concourt en compétition officielle. Juger souvent comme "écoeurante", "une soupe catho" (sic), "New-age débile" (Terrence MALICK est Méthodiste épiscopalien), "une métaphysique de pacotille", "dégoûtante de spiritualité" et j'en passe. Elle ne mérite pas ces qualifications douteuses, ces rires mesquins entendus en salle de projection, presque insultants. il semble que çe soit à "cause" (re-sic) de son coté spirituelle et chrétienne, bien incertaine d'ailleurs, qui a provoquer la haine de certains spectateurs (en FRANCE) et tous ces commentaires injurieux sur le Net. L'incompréhension me submerge. Mais laissons Jack (Sean PENN) proclamé : "Un jours, on s'écroulera en larmes, et on comprendra toutes ces choses. Guide nous jusqu'à la fin des temps." Malgré la sublimation artificielle et idéaliste de certaines séquences (2 ou 3) par des truquages numériques trop appuyés, c'est une oeuvre courageuse d'intensités d'un Artiste immense, sincère et unique, du vrai grand cinéma !
Grâce